Arrivée d'une navette pleine d'immigrés

[J'imagine que oui ^^]

La plage était calme, seul le bruissement des feuilles des arbres, caressées par le vent, se faisait entendre. La mer était miroitante, et aucune vague ne venait briser cet équilibre parfait. Sur le sable, personne. Personne sauf Shoei O’Connor. La jeune femme d’apparence délicate, vêtue de shorts serrés, d’un t-shirt et d’un manteau long, le tout dans le noir. Tout comme ses cheveux d’ailleurs, dont les mèches les plus légères flottaient dans le vent autour d’elle. Les yeux dans le vide, elle fixait l’horizon.

Rien, depuis plus de trois heures, n’avait dérangé son espace. Pas même le plus téméraire des scorpions. Sauf, au bout de cent quatre-vingt-huit minutes, le bateau si caractéristique de l’Ogma qui venait porter des survivants sur l’île. L’embarcation semblait pleine. Génial, se disait-elle, encore plus de stupides rebelles à surveiller. Elle essaya d’enlever de son esprit les bruits de plus en plus puissants de la machine, mais ne réussit pas. Toujours à l’ombre des arbres, à la lisière de la jungle occupée par l’Ogma, elle observa le débarquement. Une jeune fille se distinguait du lot. Elle semblait complètement perdue, les yeux fermés, avançant quand même avec assurance. Des cris surprirent Shoei alors qu’elle se questionnait. Un survivant rebelle avait tenté de forcer l’accès à un abri de l’Ogma, un peu plus loin, et des agents de sécurité partaient à sa poursuite, laissant tous les survivants à leur sort. Les autres partirent de leur côté, en groupe ou en binôme, mais jamais seul. Sauf la jeune fille qu’elle avait remarquée tout à l’heure.

Shoei n’était pas du genre à avoir pitié des gens. Du moins, pas quand elle les buttait afin de les mettre hors d’état de nuire. Mais de voir cette adolescente perdue, seule sur le quai, presque abandonnée, la combattante mit de côté son habituelle froideur, et se leva sans bruit. Elle s’avança, lentement mais sûrement, vers le quai désert. Le bateau y était accosté, mais une seule survivante y était. Lorsqu’elle posa un pied sur le bois du quai, celui-ci craqua, alors que ses bottes à talons hauts claquaient. La fille ne bougeait toujours pas. Shoei s’éclaircit la gorge.

« Viens. » dit-elle simplement, en s’adressant à l’adolescente.

Le silence était pesant. Lourd, comme si on pouvait le toucher du doigt. Shoei s’avança davantage, jusqu’à ce qu’elle ne soit qu’à quelques mètres de la jeune fille inconnue. Impassible, la jeune femme aux traits asiatiques attendit une réaction de la part de la survivante. Sans savoir pourquoi, elle se sentait obligée de lui venir en aide. Pour garder les yeux fermés aussi longtemps, il fallait soit être aveugle, soit être endormi debout. Et la première option semblait la plus probable.

Shoei patienta un peu trop longtemps à son goût. Alors qu’elle attendait, elle détailla le visage de la jouvencelle. D’après son visage, elle devait avoir quatorze ans, tout au plus. Son corps était encore à un stade très précoce. Malgré cela, elle avait un joli minois, encadré de mèches de toutes parts, blondes comme le blé au soleil. La vietnamienne était déçue de voir qu’elle ne pouvait pas détailler la couleur de ses yeux, que ses paupières cachaient. Lorsque le sourire de la demoiselle étira ses lèvres, Shoei comprit qu’elle lui faisait confiance. Quelle idiote ! Elle aurait pu être n’importe quelle maniaque aux manières douces. Heureusement pour la blondinette, Shoei était très, très loin d’une déstabilisée mentale. L’adolescente approcha. Sans réfléchir, l’asiatique saisit sa main vide pour l’aider à s’orienter sur le dock relativement étroit. Toujours sans parler, lorsqu’elle fut à l’autre bout, elle lâcha sa main. Des agents de l’Ogma surgirent de la forêt épaisse, sans le voleur qu’ils avaient vu s’enfuir. Un sourire de dédain illumina un moment ses lèvres.

« Tous des incapables. » marmonna-t-elle, en les regardant venir vers elle.

Ils s’arrêtèrent à quelques mètres d’elle, et la saluèrent respectueusement en ôtant leur casquette d’officier et en faisant une légère révérence. Shoei resta droite. L’un d’eux ouvrit la bouche pour parler, mais l’asiatique l’arrêta d’un geste de main.

« Ne venez pas me dire que vous avez perdu un de ces stupides survivants. Retrouvez-le, ou je me chargerai personnellement de vous battre jusqu’à ce que vous en mourriez. Et que ça saute ! »

Elle n'avait pas pensé qu'en parlant ainsi, elle parlant en mal de la petite qu'elle avait aidée, mais même si ça avait été le cas, elle ne s'en serait pas empêché. Peut-être même lui avait-elle fait peur. Enfin, on ne sait jamais. Elle agrippa de nouveau la main de la jouvencelle, sous les regards ahuris des deux agents, qui se demandaient bien comment une femme pouvait être aussi féroce et gentille à la fois. D’un geste de main, Shoei les incita à partir au plus vite, ce qu’ils firent en courant à toutes jambes.

« Viens. » répéta-t-elle, s’adressant à la fille, en tirant sur sa main.

Shoei les mena vers son observatoire, la petite bute de sable, à l’ombre des arbres près de la jungle. Celle où elle était assise tout à l’heure. Elle laissa de nouveau tomber la main de la jeune fille, puis s’assit, en attendant que la demoiselle fasse de même.

« Quel est ton nom ? » demanda Shoei de sa voix légèrement éraillée, typique d’elle-même.

( J'espère que je dérange pas )

Un calme apparent régnait sur la navette emmenant les nouveaux survivants de la GE. Lucas aussi ne parlait pas, n’avait parlé à personne et ne le désirait pas. Depuis qu’il avait été emmené par les gardes de l’Ogma sur ce bateau en partance pour l’île de Glyn Ruadhan, soit disant un endroit où il serait en sécurité, il n’avait pas décoché un mot, restant là, vie d’expression, le regard dans le vide.
Durant toute la traversée il était resté sur le pont, accoudé à la barrière de bois à se perdre dans l’admiration de l’Océan qui se dessinait à perte de vue devant lui, ses cheveux aux vents et ses yeux perdu dans le vague.

Mais ça y est, la navette arrivait à destination et il régnait sur le bateau une agitation surprenante de la part de tous les survivants. Il était à cet instant là sur le pont, les yeux rivés sur l’Océan, essayant d’y apercevoir les sillons d’une côte. Et bientôt c’est ce qu’il se produit ! Le cœur serré il apercevait enfin une île qui se faisait de plus en plus distincte à mesure que le bateau approchait.
Une voix forte se fit alors entendre, confirmant ce que le jeune homme pensait : ils arrivaient.

Le bateau accosta enfin, jetant l’ancre dans une eau d’un bleu intense.
Lucas descendit aussitôt sur l’embarcadaire, ses quelques affaires en mains, celles qu’il avait réussit à sauver : quelques vêtements mais surtout son violon ainsi que sa flûte traversière. Encadré par des miliciens armées, ce qui en soit n’était pas très rassurant, Lucas descendit à terre avec les autres survivants. Personne ne parlait, tous ayant les yeux rivés sur l’île qui serait désormais leur lieu de vie.

Laissant la foule avancer il posa à terre sa valise et ses instruments. Soufflant sur les quelques mèches lui venant dans les yeux, il observait ce quai encadré par la mer et la jungle. Où était-il encore tombé…
Remontant les manches de sa chemise blanche il fixa son attention sur les diverses personnes débarquant avec lui. Elles étaient pour beaucoup dans la même situation que lui : elles avaient tout perdu. Enfin c’est ce qu’il croyait, il était loin de se douter de la machination dont laquelle il n’allait être qu’un pantin.

Tout à coup un cri se fit entendre alors que des gardes prenaient en course un fuyard. La foule se dispersa un peu et le jeune anglais put apercevoir un peu plus loin une jeune fille en compagnie d’une femme. Visiblement la femme savait où il fallait aller. Ni une ni deux, Lucas reprit ses affaires et entama le pas des deux jeunes femmes, leur passant par la suite devant sans leur adresser un regard, il se languissait d’arriver, d’être seul, de se poser et de se laisser porter par la musique pour tout oublier, pour oublier tout ça.

Lorsque la jeune femme asiatique qui était venu à sa rencontre s'était arrété pour parler à des soldats, Miliane n'avait pas bougé d'un pouce et avait écouté attentivement la conversation. Au vu du ton autoritaire qu'utilisait la jeune femme, elle devait être haut gradée. Mili était un peu surprise d'apprendre qu'elle était militaire. Mais elle ne fut pas plus choquée que cela en entendant ses menaces.
Mili n'y connaissait rien en pratique militaire mais elle imaginait très bien que ce genre de réprimandes menaçantes étaient monnaie courante dans ce milieu.
Encore une fois, Mili se laissa entrainer lorsque la jeune femme reprit sa main. Mais elle essayait tout de même d'avancer à un bon rythme pour ne pas géner la jeune femme dans ses mouvements.

Alors que Mili suivait sa "protectrice", elle sentit un courant d'air sur son bras gauche et une odeur masculine. Mais cette odeur était assez inhabituelle pour elle. C'était un garçon jeune, il sentait très bon et était très propre. A l'odeur et au volume d'air déplacé, elle put s'imaginer un jeune homme mince et élancé. Mais Mili n'eut bientôt plus d'informations sur le jeune garçon, car il marchait d'un bon pas.

L'aveugle se reconcentra sur la jeune femme qui l'accompagnait. Cette dernière la fit monter une dune plutôt compact. Puis elle lâcha sa main et Mili entendit ce qui semblait être le bruit de quelqu'un qui s'assoit dans le sable.
A son tour, Mili s'acroupit, passa doucement sa main dans le sable encore chaud et après s'être assuré du terrain, elle s'assit enfin et écouta la jeune femme.

"Je m'appelle Miliane Haston. Merci de m'avoir guidé. Et vous? Qui êtes vous?" répondit-elle d'une voix claire qui allait bien avec son physique de jeune adolescente.

Shoei avait bien senti que quelqu’un les suivait, mais ne s’en était pas inquiété. Seulement un survivant cherchant quelqu’un qui savait où aller, elle en l’occurrence. Mais il était interdit pour elle de nouer de liens, ou encore de décliner son identité aux survivants. Elle devait se résigner à ses seconds prénoms et noms, ce qui ne lui plaisait pas particulièrement. À la question de la jeune Miliane, dont elle trouvait le nom charmant, elle dut réfléchir un moment. Elle était visiblement jeune, probablement inoffensive, mais facilement manipulable. Elle décida donc de garder le secret.

« De rien. » commença-t-elle sèchement. « Je suis Chenoa Thi Thuong. » mentit-elle ensuite, en fixant le jeune homme qui venait dans leur direction.

C’était aussi un adolescent, ou alors un jeune adulte. Décidément, les jeunes étaient beaucoup plus résistants aux émanations de la bombe H que les plus vieux. Il était vrai que depuis le désastre, elle ignorait si beaucoup de personnes âgées avaient survécu à la terrible éradication. Se surprenant à se demander si, elle, aurait réussi à s’en sortir, Shoei se reprit, et se dit, en se levant pour « accueillir » le nouveau venu, que si le Vice-Président voyait qu’elle fraternisait avec les survivants, elle aurait droit à une sévère correction.

Elle salua le blond d’un simple signe de tête, et l’invita à s’asseoir. Normalement, elle n’aurait pas été aussi clémente, mais le simple fait de penser à laisser Miliane seule lorsqu’elle devrait partir la mettait mal à l’aise. Ce n’était pas nécessairement son genre, mais être aveugle, ça ne devait pas être facile tous les jours. Restant debout, elle regarda Miliane, puis l’inconnu, et soupira.

« Le devoir m’appelle. » fit-elle. « Nous nous reverrons sûrement, Miliane. »

Elle resalua le jeune homme d’un signe de tête, et se mit à courir, s’enfonçant toujours plus profondément dans la dense jungle. Lorsqu’elle fut hors de la vue des deux survivants, elle ralentit, ne faisant que marcher à travers la brousse. Elle sut qu'elle devait rencontrer le Vice-Président lorsque son scanner, modifié, avait vibré. C'était le signal. Lorsque enfin, au loin, elle vit l’imposante silhouette du quartier général de l’Ogma se découper au travers des arbres, elle reprit sa course, afin d’y arriver le plus vite possible. Elle se demandait bien ce que le Vice-Président lui réservait, cette fois.

Charlie se tenait, immobile, sur le quai. On venait de le transporter, inconscient, dans un lieu qui lui était totalement inconnu. Autour de lui, des dizaines de gens, marchant à vive allure, s’affairaient sur le quai, surveillés par des soldats armés. Une légère brise le fit frissonner. Son seul vêtement était une chemise sale et déchirée. Quelle chance.

Il ne savait pas quoi faire. Ses dernières mémoires étaient vagues… il travaillait à l’usine, comme tous les jours… et il se retrouve là, sur cette plage bien peu rassurante.

C'est alors qu'il découvrit une énorme cicatrice sur sa jambe. Comme s'il avait été gravement blessé puis soigné... Heureusement, elle était complètement indolore.

Charlie se sentait ignorant, et cela lui était insupportable. Beaucoup des débarqués avaient l’air aussi ébahis que lui, et il ne voulait pas se frotter aux gardes qui semblaient peu commodes.
L’homme se mit donc à marcher. Il quitta le noyau de l’activité sur le quai, à la recherche de quelqu’un qui pourrait lui expliquer tout ça.
C’est ainsi qu’il tomba sur un homme blond. Un peu plus loin se trouvait une jeune fille assise, et une autre, qui se mit à courir vers la forêt.

Charlie se tint aux côtés de l’homme qui transportait avec lui des étuis d’instruments de musique.
« Euhm… Bonjour… Puis-je vous poser quelques questions? » dit-il, un peu mal à l’aise.

[HJ : Ah! Oui, comme ça tout se tient à peu près... Moi qui commençait à être un peu perdu.]

Mili ne fut pas très surprise lorsque celle qui était pour elle "Chenoa" se leva en lui déclarant qu'elle devait partir. Mili avait répondut d'un signe de tête. Elle avait déjà pu constater que c'était une personne qui avait des responsabilités.

Après avoir dit "au revoir" à "Chenoa", Mili entendit des bruits de pas non loin d'elle et elle sentit à nouveau l'odeur du jeune homme très propre.
D'autres bruits de pas se firent entendre dans le sable et l'odeur d'un homme plus âgé se rapproché de celle du jeune homme et ainsi de Mili qui put définir quelques détails sur cet homme avec plus de précision.

Cet homme semblait moins propre que le jeune homme, beaucoup moins propre même. Mais cela était du en partie à son âge plus avancé. Il y avait aussi une odeur d'antisceptique et de sang coagulé, ce qui fit supposer la jeune fille que l'homme était blessé.
Puis lorsque sa voix s'éleva, Mili se déplaça timidement vers l'endroit d'où venait la voix, sans se lever ni descendre de la butte.

L'homme qui venait de parler avait une quarantaine d'année et Miliane avait fait une bonne partie de son portrait dans sa tête.
Mais elle était impatiente d'entendre la réponse du jeune homme, pour pouvoir faire, à lui aussi son portrait. Elle écouta donc attentivement la conversation.

Alors qu’il passait devant les deux jeunes filles Lucas aperçut un signe de tête courtois de l’une d’elle. Etant de nature très poli, celui-ci s’arrêta et lui rendit son bonjour en inclinant à son tour la tête.
Elle l’invita alors à venir s’asseoir à leurs côtés, Lucas aurait voulu être seul mais étant nouveau sur cette île et ne connaissant personne mieux valait mettre sa solitude de côté au début pour essayer de lier quelques contacts intéressants
Il s’assit donc à leurs côtés, observant alors les personnes face auxquelles il se trouvait. L’une était d’un âge plus avancé que le sien, d’origine asiatique, l’autre devait avoir à peu près son âge et il remarqua aussitôt avec tristesse qu’elle avait perdu l’usage de la vue.

« Bonjour mesdemoiselles, je me nomme Lucas Willimason, enchanté de faire votre connaissance. » se présenta-t-il avec un sourire timide.

Tout à coup l’asiatique dû partir précipitament et laissa les deux arrivants seuls, un peu perdu dans cet environnement nouveau pour eux.

Un homme les rejoins rapidement, décidément ils devaient être bien plus nombreux que ce que Lucas le pensait à avoir survécu à la bombe H. Dommage que mes frères et sœurs n’en fasse pas partit, pensa-t-il amèrement.

Lucas tourna la tête vers le nouveau venu et se releva par politesse pour se présenter de nouveau.

« Bonjour, je m’appelle Lucas Williamson, je serai ravi de pouvoir répondre à vos questions bien que pour information j’arrive à peine. » lui répondit-il en lui tendant la main.

Il se retourna vers la jeune fille et l’observa avec un fin sourire, il ne savait pourquoi mais cette Miliane dégageait quelque chose qui faisait qu’on voulait la protéger, la protéger de ce monde horrible dans lequel ils vivaient.

« Et vous Miliane, en savez-vous plus que moi sur cet île ? » lui demanda-t-il curieux.

En entendant la voix de Lucas, Mili réussit enfin à associer odeur et son afin de créer un nouveau visage dans son imagination fertile. Ce faisant, un léger sourire rêveur s'afficha sur son visage enfantin.

En entendant les deux hommes parler et Lucas lui adresser la parole, Mili avait fini par descendre la butte avec prudence pour les rejoindre et par la même occasion se joindre à la conversation.
Il y avait un étrange contraste entre les deux hommes. Le calme et la politesse à toute épreuve de Lucas faisait un drôle d'effet à côté de la nervosité de Finnigan.

"Je ne sais rien sur cette île, si ce n'est que nous sommes sensé y être en sécurité..." dit enfin la jeune fille de sa voix enfantine.

Mais les soldats, l'état nerveux des gens, l'impression d'être sous contrôle, que des yeux observaient chacun de leurs faits et gestes, tout cela poussait Miliane à imaginer des histoires bien plus complexes que le simple regroupement des survivants de la GE. De plus, avec ce que Mili avait entendu de la bouche de "Chenoa"...

Puis Mili tourna son visage vers Finnigan. Il avait l'air particulièrement fatigué et nerveux.

"Ce qu'il s'est passé? Personne ne le sait... Tout ce que je sais, c'est qu'il y a eut une grande destruction. Des morts. Beaucoup de morts. Combien, exactement, je ne sais pas; ni pourquoi, ni comment..."

Mili parlait d'une voix éteinte. Elle avait une pensée pour ses parents qui n'avaient pas survécus à la GE.

Alors que Lucas s’attendait à une présentation de l’homme en face de lui il fut soudainement agrippé par les poignets. Charlie s’était laissé emporté par la nervosité qui émanait de lui. Lucas le sentait bien, pouvant depuis que la bombe H s’était abattue sur terre analyser les véritables sentiments des gens se trouvant face à lui.
Il lâcha alors prise, se rendant compte de la stupidité de la situation. Lucas ne lui en voulait pas, lui avait apprit à être maître de ses émotions, à réagir avec calme et sérénité, mais tout le monde ne réagissait pas pareil face à la détresse, la nervosité et la fatigue, il le savait bien.

« C’est pas grave Finn, vous savez nous sommes tous sur les nefs, ces réactions sont totalement normales. » lui répondit-il doucement.

Il tourna par la suite la tête vers la jeune fille qui les avait rejoint et qui prenait à son tour la parole.

Y être en sécurité, c’est aussi ce qu’on avait dit à Lucas mais il en doutait également. Pourquoi vouloir prendre sous son aile des milliers de survivants de toutes les nationalités comme le faisait l’Ogma ? Lucas soupçonnait en fait cette entreprise de vouloir garder le contrôle sur les survivants afin de les utiliser à leurs fins, afin de prendre le pouvoir ou encore de les éloigner de leurs projets. Des milliers de scénarios possibles se profilaient dans la tête du jeune anglais, tous aussi effrayant les uns que les autres mais tous probables venant d’une société telle que l’Ogma.

Une grande destruction, beaucoup de morts … A cette phrase le regard de Lucas s’assombrit de désespoir. Non pas ça ! Il faut que je chasse ces pensées de mon esprit, se disait-il. Elles m’ont trop hanté durant ces dernières semaines. Des images de sa famille au complet, de ses chevaux, de son manoir, cocon si douillet où il avait toujours vécu. Tout absolument tout avait disparut en une milli seconde, plus rien n’était resté ! Secouant la tête et chassant ces idées de sa tête Lucas prit alors la parole.

« Je crois en effet que rester ensemble pour le moment est la meilleure des solutions. Ce qui serait bien serait de rencontrer un survivant étant là depuis quelques temps déjà. Lui seul pourrait nous guider et nous aider. Me fier aux personnes de l’Ogma ne me rassure pas plus que vous, il ne faut compter que sur nous-même désormais ! »

« Et je ne pense pas qu’ils nous lâchent dans la nature comme cela, autrement pourquoi nous avoir emmené ici ? Ils auraient mieux fait de nous laisser mourir dans les endroits où nous nous sommes retrouvés seuls après l’explosion. Je pense qu’ils nous surveillent toujours, je ne sais pas encore comment mais je le sens. » déclara-t-il en observant tout ce qui se trouvait autour de lui en espérant y trouver un indice.

« Je propose de ne pas nous attarder ici, il vaut mieux essayer de trouver un endroit plus à l’abris des regards où nous pourrions rejoindre d’autres survivants. » proposa-t-il par la suite.

"Oui... J'ai une grande cicatrice sur la jambe... je n'ai aucune idée comment je me suis blessé, mais ça ne me fait pas mal du tout..." répondit-il en regardant Miliane.

Charlie se releva. Il était temps de se reprendre en mains, s’il ne voulait pas y laisser sa peau. Il regarda autour de lui : la théorie de Lucas semblait plausible. Des caméras pourraient facilement être cachées dans cette jungle touffue…

Mais enfin, ils ne pouvaient rien faire à propos de cela. Le soir approchait, il ferait sûrement froid ce soir. Le trio de survivants devaient trouver un endroit où s’abriter, et vite.

Charlie s’approcha de la mer, silencieux. Il contempla le paysage s’offrant à lui. Le ciel vermillon était magnifique.

Tout à coup, il aperçu, au loin, un phare, au dessus des falaises. Il n’était plus en fonction, mais c’était déjà un bon signe.

L’homme avertit les autres de venir le rejoindre.

« Regardez, là-bas… on dirait un phare. On pourrait essayer d’y aller avant la nuit? Il y a peut-être d’autres personnes dedans! Sinon, ce sera déjà un abri de trouvé… »

( HJ: Admettons que la côte de l'île est comme ça : https://2img.net/r/ihimizer/img49/4782/moulin8sg.jpg )

Edit 02 : Wow xD Magnifique. Bonne idée par contre

Charlie était fier d’avoir trouvé un abri. La nuit serait froide et la troupe n’avait pas de temps à perdre.
Mais alors que Finn s’apprêtait à donner le signal pour partir vers le phare, il sentit une douleur sur sa jambe blessée.
Un douleur grandissante.
Au bout de quelques secondes, c’était insoutenable. Il déchira son pantalon avec force pour découvrir que, bizarrement, il n’y avait plus de cicatrice sur sa blessure. Sa cuisse était carrément ouverte. Il devait panser cette blessure le plus rapidement possible ou il perdrait beaucoup de sang. Charlie jura de toutes ses forces. Il s’écroula sur la roche, sous le regard étonné de ses camarades.

« Nom de dieu, qu’est ce que… qu’est ce que ça!? »

Il faisait chaud, très chaud. Finn était recouvert de sueur, et un mal de tête intense le harcelait. Toute sa jambe était engourdie. Il n’en pouvait plus. Il se laissa tomber sur le dos et regarda droit vers le ciel.
Il s‘était évanouit.

(Une blessure bien bizarre dû à la bombe, disons )

Lucas regarda dans la direction qu’indiquait fin, et il avait raison, d’ici on voyait un phare pas trop loin d’ici, disons à un kilomètre à vu d’œil estima l’anglais. Un sourire s’afficha sur ses lèvres, au moins ils ne passeraient pas la nuit dehors ! En ces temps difficiles il valait mieux chercher à récupérer ses forces et non le contraire.

Le phare serait un très bon abris pour passer la nuit en toute sécurité et au chaud, ou du moins à l’abris du froid de la nuit et du vent balayant les côtes de l’île. De plus ils auraient sûrement une vue fantastique de ce promontoire.

« Oui c’est une excellente idée on va aller là bas ! Au moins on a trouvé un endroit pour passer la nuit ! » dit-il réjouit.

Mais sa réjouissance s’évapora bien vite quand tout à coup Charlie se sentit mal et découvrit que la blessure sur sa cuisse s’était complètement ouverte. Le temps pour Lucas de réfléchir à comment stopper l’hémorragie qui risquait d’être imminente voilà qu’il s’effondra par terre, inconscient.

Lucas se précipita à ses côté et le secoua pour essayer de le tenir éveillé.

« Hey Fin, restez avec nous ! Vous m’entendez ?? Répondez-moi ! » disait-il en essayant de garder son calme.

Mais rien n’y fit, il restait toujours évanouit. Il fallait agir vite pour stopper en premier lieu le sang qui coulait abondamment. Le jeune anglais déchira un pan de son tee-shirt et apposa un garrot sur la cuisse de l’irlandais, tel qu’on lui avait apprit.

Un peu désorienté il se retourna vers Miliane. Il n’était pas sortie d’affaire, un inconscient et une non-voyante, la nuit risquait d’être très longue…

« Miliane ??? Aidez-moi s’il vous plais à lui tenir la tête relevé sur le côté. Que peut-on faire ? » lui demanda-t-il rapidement.

Milianne ne savait pas exactement ce qui se passait, mais elle avait entendu Fin jurer et avait sentit l'odeur du sang, frais cette fois-ci. Ensuite elle avait entendu un choc sourd, le bruit d'une chute. S'en suivit d'un déplacement d'air et de bruits de pas qui indiquait que Lucas s'était précipité aux côtés de l'homme blessé. En entendant un bruit de tissus déchirer, Miliane réfléchit à toute allure et comprit la situation : la blessure de Fin s'était ouverte de nouveau et Lucas tentait d'arrêter l'hémorragie.

Miliane se précipita à son tour pour aider Lucas. Elle avait envie de montrer son utilité. Lorsqu'il s'agisser d'aider, on la mettait souvent à l'écart à cause de sa cécité. C'était quelque chose qu'elle détestait et qui avait tendance à la mettre en colère.
A présent, on lui demandait de l'aide, alors elle sauta sur l'occasion et ne manqua pas faire preuve de zèle.

Elle s'approcha et chercha à tâton le corps de Fin. Une fois qu'elle l'eut trouvé, elle répondit à Lucas.

"Et bien puisque ces messieurs ne veulent pas nous aider..." dit-elle bien assez fort pour que les soldats les plus proches puissent entendre. "... C'est évident : il faut le mettre à l'abri, dans le phare."

Mili s'approcha des pieds de Fin et fit une petite tape sur l'épaule de Lucas pour qu'il s'écarte.

"Prenez plutôt ses épaules. Moi je prends les jambes, c'est plus léger." dit-elle tout en prenant déjà doucement une jambe sous chaque bras. "Je passe devant, vous m'indiquerez le chemin..."

Lucas n’en revenait pas de l’efficacité de la jeune fille. Pour une jeune non-voyante elle avait des dons indéniables pour se déplacer et pour se représenter l’espace l’entourant. C’était épatant et Lucas rougissait et s’en voulait intérieurement d’avoir douté de ses capacités d’adaptation. Comme quoi il ne fallait jamais se fier au premier jugement ! L’habit ne faisait pas le moine, voilà un dicton qui pouvait illustrer à merveille cette situation.

« Merci Miliane, vous êtes vraiment incroyable ! » lui souffla-t-il sincèrement alors qu’il s’emparait des épaules de l’homme encore inconscient. Elle avait entièrement raison, plutôt que de rester là pour aller chercher de l’aide mieux valait pour eux d’aller se mettre tout de même à l’abris et en sécurité à l’intérieur du phare, que le jeune anglais espérait ouvert.

«Vous êtes sûre que vous voulez passer devant ? Vous ne voulez pas plutôt passer derrière afin que j’ouvre la voie et que je vous prévienne des obstacles et du dénivelé du chemin ? » lui demanda-t-il en observant le chemin rocailleux qu’ils allaient devoir arpenter pour se rendre jusqu’au phare.

Lucas se rendait compte de la situation, elle n’allait pas être évidente pour la jeune fille. Il ne doutait pas de son entêtement et de sa détermination à y arriver mais il lui paraissait presque impossible qu’elle y arrive seule, sans la moindre personne pour la guider pas à pas. Mais peut-être se trompait-il réellement ? Après tout elle l’avait déjà bluffé une première fois et avec brio !

[Edit Unknown : Sorry, j'ai pas pu m'en empêcher : j'ai changé le L, t'avais mis Liliane au lieu de Miliane ]

Miliane sourit de plaisir en entendant Lucas la complimenter pour son énergie. Il fallait dire qu'elle n'en avait jamais manqué. Lorsqu'il lui proposa d'inverser les rôles, Mili ne put s'empêcher de réagir au quart de tour, même si elle savait que cela partait d'un bon sentiment.

"Non, non! Ne vous inquiétez pas, je peux presque voir tout ce qui m'entoure grâce à mes autres sens... Depuis la GE... Je crois que ma perception s'est beaucoup améliorée."

Mili ne préféra pas faire part de ses suppositions farfelues, mais elle était persuadée qu'il y avait quelque chose, lors de la GE, qui avait complétement changé en elle et elle pensait que cela était du à des radiations radioactives, ou quelque chose de ce genre.

Revenant un peu sur terre, Mili se releva en soulevant par la même occasion les jambes de Finn. Elle commença à marcher, puis elle s'arrêta.

"Euh... C'est bien par là?" demanda-t-elle d'une petite voix.

Elle était presque sûre de prendre la bonne direction, mais sait-on jamais...

[ Unknown à Ya pas de mal, au contraire tu as bien fait ! Miliane est beaucoup mieux ]

Lucas abasourdie se décida de laisser passer la jeune fille devant. Bien peu de personnes auraient pu croire auparavant ce que la jeune fille avançait mais Lucas et tous les survivants le pouvaient désormais. Lucas en doutait avant mais il en était persuadé maintenant, tous les survivants à la GE devaient avoir développés des dons extraordinaires, sûrement dus aux radiations nucléaires. Ceci expliquait cela et Lucas se sentait rassuré de n’être pas le seul à avoir ressentit un changement en lui. Lui avait développé le don de percevoir les sentiments réels des gens, désormais personne ne pouvait plus rien lui cacher et en ce moment-même il savait que Miliane disait la vérité. Il lui faisait entièrement confiance, il pouvait compter sur elle.

« Ok Miliane je vous fais confiance ! Allons-y c’est bien par là, je dirais à deux kilomètres environ à vue d’œil, nous pouvons y être en mois d’une demie-heure en s’y prenant bien ! » déclara-t-il avec détermination, le regard fixé sur le phare qui se détaché sur la côte de l’île.

« Et au moindre problème arrêtez-vous ou prévenez-moi ! » rajouta-t-il à l’intention de la jeune fille. Mieux valait prévenir que guérir.

Le trio assez inhabituel prit alors le chemin du phare, un peu perdus mais tous unis dans cet épreuve que la vie mettait à nouveau devant eux.

[HJ : Parcours sans encombre? Ou avec encombres?
J'ouvre directement un topic dans le phare?]

( Ouai poste directement au phare ! Jte laisse choisir pour le parcours, chui galant, honneur aux jeunes demoiselles ^^ )