Faisons bandagette

Une fois arrivé aux chutes, le guérillero laissa choir la faucheuse et se donna une minute pour contempler la cascade. C'est vrai que c'était assez énorme. L'eau venait se briser contre les roches humides et voilées par un voile brumeux dans un fracas violent. C'est vrai que c'était assez impressionnant...
Le grognement de son compagnon d'infortune lui rappela sa présence.

Paolo, qui avait de l'expérience dans les blessures faites par une arme blanche ou un piège camouflé dans la jungle, déchira une partie de sa chemise au niveau de la manche. Il se dirigea vers le chute et se mit à la frotter, histoire de ne pas infecter le jeune avec un bandage complètement dégueulasse. Une fois la chemise (qui était blanche, il y a bien longtemps) avait retrouvé un peu de sa couleur orignelle, il s'attela à la confection d'un garot puis d'un bandage.
Pendant l'opération, pour que que l'ambiance ne reste pas aussi tendue, il tenta la conversation, malgré son américain médiocre.
— Alors... ustede... êtes un survivant, aussi ? Comment t'appelles-tu ? Tu as un nom, si ?

À cause de la douleur, Elliott parti dans les vappes un moment, ne se rendant ainsi pas compte qu'il était levé du sol par le Colombien. Il se contentait de garder les yeux fermés, les dents serrés et de pousser quelques gémissement, jusqu'à ce qu'il reprenne un peu ses esprit. Si d'habitude il avait l'air sur de lui et fonceur, en ce moment, il était plutôt vulnérable.

Quand il reprit ses esprits, il paniqua un peu, se rendant compte qu'il était dans les bras de l'homme.

*Hein? Mais qu'est-ce que je fais là? Mais qu'est-ce qu'il fou? Merde, où est-ce qu'il m'amène comme ça? Pas au camp de survivant, non? C'est pas le temps bordel, je suis blessé! Je pourrai pas me défendre! Je veux aller au QG! Merde de merde. Non mais où est-ce qu'il m'amène!?*

"Hey... hehey! Où... où est-ce que vous m'amenez là, hein? Qu'est-ce que vous faites au juste?"

Et puis il entendit, et vit la chute. Retour au point de départ, mais au moins, c'était pas un camp. Il se calma un peu, lorsqu'il retourna au sol. Retour dans les vappes pendant un moment, en observant distraitement l'homme nettoyer son futur bandage. Il en sorti un peu lorsque le Colombien s'adressa à lui.

"Euh... oui, oui j'ai un nom. Je m'appele Elliott."

Donner son vrai nom pouvait paraître dangereux, mais la faucheuse s'en foutait. De toute manière, son nom ne changeait pas grand chose, dans quelques temps, il ne serait plus qu'une machine de guerre. Son nom était superficiel, il ne lui permettait que de paraître normal.

Il se rendit soudain compte que sa faux n'était plus là. Elle était restée là où il était tombé? Il paniqua, et se mit à bouger dangereusement.

"Ma faux! Elle est restée là-bas? Vous l'avez laissée là-bas? Il faut retourner la chercher! Elle est très précieuse, j'en ai besoin! Il faut aller la chercher!"

Besoin d'une faux. Paolo n'avait pourtant pas vu tant de champs que ça dans les environs... Un drôle de gamin, celui-là. Il fit mine de l'écouter avec une grande attention pendant qu'il enroulait le morceau de tissu autour de son pied.
— Si, si, je vais chercher la... su...herramienta. Mais d'abord, il faut que je finis ça. Attendez... voilààà ! Terminado !
Il s'écarta un peu pour reluquer la faucheuse puis, satisfait, se dirigea vers une poche d'eau pour se débarbouiller et en sortir quelques cailloux. Il mettait d'un côté les galets bien plats et de l'autre le reste.
— Alors ? Comment trouvez-vous ma petit venda ?

Il regarda l'homme travailler, lui faire le pansement, avec une certaine méfiance tout de même. Il n'aimait pas avoir mal, et si le Colombien serrait un peu trop fort, il n'hésiterait pas à hurler. Mais il n'eut pas besoin de ce recours, tout se passa très bien. Il releva un peu la tête vers son sauveur.

"Euh, venda je sais pas, mais bon, au moins je vais arrêter de pisser le sang. ben, euh, merci, m'sieur!"

Il regarda l'homme trier des cailloux. Mais qu,est-ce qu'il faisait encore? Il avait besoin de sa faux! Pourquoi il restait là à jouer avec ces petites roches? Il se traina jusqu'à lui, non sans douleur, pour regarder plus précisément ce qu'il était en train de faire. Il cru bon lui rappeler qu,il avait un arme à retourner chercher.

"Dites, et ma faux? Vous allez aller la chercher quand? J'en ai vraiment besoin, et puis, je pourrez m'appuyer dessus pour pouvoir marcher. Vous pouvez pas aller la chercher dites?"

*Je fais quoi moi si il veut pas hein? J'en connais qui seront pas vraiment content si je reviens en leur disant que je l'ai perdu. Tsss... Et puis bon, je suis assez mal placé pour aller la chercher moi-même hein. Et surtout, faudrais pas que quelqu'un parte avec! Mais qu,est-ce qu'il fou? Il va la chercher ou quoi?*

Ne répondant pas à sa demande, il se tourna vers lui et, éclatant d'un énorme rire, il lui éclata aussi l'épaule d'une frappe amicale mais un peu violente...
—Tu...ves la cámaras à gauche de la petit cascade, allí ? Hum ?

Il jeta une grosse pierre ronde en sa direction, afin que le jeune homme la distingue de la roche. Puis il commença à lancer une multitude de cailloux jusqu'à ce que la caméra ne ressemble plus qu'à un vestige électronique.
— Je ne comprends pas, où on est hum ? Porqué... cámaras ? Tu sais, dis-le moi. Dis-moi ce qui se passe, Elliott.

Sa dernière phrase ne semblait pas relever de l'interrogation, et le Colombien avait saisi l'épaule d'Elliott, la secouant vigoureusement, un air inquisiteur sur son visage.

Il fut un peu contrarié que l'homme refuse toujours d'aller chercher son arme. Mais bon, peut-être vallait-il mieux être patient avec cet inconnu. Il regarda vers la caméra. Évidemment qu'il la voyait, il avait un regard très précis. mais il ne trouva pas nécessaire d'en informer l'homme, bien au contraire. Le coup que lui donne l'inconnu lui fit mal, mais ça aussi, il évita de l'en informer.

Il aurait bien aimé faire quelque chose pour l'empêcher de bousiller les caméras, mais il avait du mal à trouver. De plus, le Colombien venait de l'empoigner par l'épaule et le secouait violemment. Ce n'était pas des plus aggréable, et, blessé, la faucheuse commençait à avoir un peu peur de l'aggressivité de l'inconnu. Surtout que celui-ci devait être deux fois plus large que lui.

"Arrêtez, arrêtez! je... je ne sais pas!" Mentit-il, tout de même terrifié. "Je... je sais seulement qu'on est sur une île et... Je n'en sais pas plus... Vous savez, peut-être que les caméras sont la pour nous protèger aussi? Non? S'assurer que tout le monde va bien. Enfin, je suppose... Mais s'il-vous-plait, lâchez-moi, vous... vous me faites mal..."

La réponse fit à nouveau éclater de rire le Colombien, qui souriait franchement. Et qui attrapa la jeune faucheuse de sa seconde main, le maintenant à présent avec force mais sans être brutal.
— Elliott, di me la verdad. Il n'y a plus las cámaras, et je ne veux pas faire du mal à ta jambe. Qui es-tu ? Porqué tu as una guadaña ? De où viens-tu ?

Son visage avait à nouveau perdu toute trace de sourire. Ses yeux semblaient angoissés, sûrs que la faucheuse savait quelque chose, quelque chose qui pourrait le sauver de cette apocalypse.

Elliott était de plus en plus effrayé, et regrettait amèrement d'avoir eu la stupide idée de se balader dans les arbres, pour y être tombé. Il n'aimait pas le rire du Colombien, et il aimait encore moins le "je ne veux pas faire mal à ta jambe" qu'il lui avait lancé. Il faisait déjà très chaud dans la jungle pour la faucheuse, qui ressentait trop bien la température, et maintenant, l'attitude de l'homme lui faisait perler de la sueur sur son visage. Blessé, sans arme, probablement seuls dans cette immense forêt. Il essuya son front du revers de la main.

*Shoei, pourquoi je t'ai pas suivi hein, pourquoi!?*

"É... écoutez, je ne comprend pas la moitié de tout ce que vous dites. Ne me faites pas de mal, d'accord? Ça ne servirait à rien, je ne sais rien. je n'en sais pas plus que vous, en tout cas, sur l'endroit où on est. J'ai pu visiter pas mal depuis que je suis arrivé, mais à part ça, je n'ai aucune idée de ce qui ce passe ici, mais je me dis que ceux qui nous ont sauvé n'ont aucune raison de nous faire du mal, non? Sinon ils nous auraient laissé crever. mais encore, ce ne sont que des suppositions, hein, je n,en sais pas plus que vous."

Cette fois-ci, le Colombien reprit ses esprits. Il secoua un instant sa tête et se redressa devant Elliott. Il avait du mal à croire qu'il n'avait pas compris sa demande. Il avait du mal à croire à la G.E., en fait.
Il le lâcha et se tourna vers la forêt.
— Très bien, je te crois, Elliott. Je te fais confiance... Vaya ! Je vais chercher ta... guadaña. Ne bouge pas de l'eau. Excuse-moi, je suis vieux et j'ai appris la... la muerte de ma famille. Ce n'est rien, excuse-moi, Elliott.

En terminant sa phrase, il claqua le dos du jeune homme avec vigueur et ria un instant en se grattant la tête grisonnante. Enfin, ayant fini son vacarme, il se faufila entre les arbres pour retrouver la faux de son compagnon.

Lorsque l'homme le lâcha enfin, c'est avec plaisir qu'il se laissa retomber sur le dos, se couchant sur le sol. Il acquesça aux paroles du Colombien, enfin heureux qu'il se décide à aller la chercher, mais surtout, de l'avoir lacher. Il se rassit.

*La muerte de sa famille? Sa famille est morte? Tsss, c'est pas mon problème ça! Pourquoi il faudrait qu'il s'en prenne à moi? Je lui ai rien fait en plus. Vivement que je dégage d'ici moi, je veux retourner au QG. J'espère qu'on pourra vérifier qu'il a bien fait le pansement...*

Il toussa un peu lorsqu'il ressut la claque dans le dos, et sourit un peu en entendant l'homme rire. Une fois qu'il fut plus loin, il soupira de soulagement. Il avait vraiment eut peur.

Après quelques heures d'attente pour le pauvre Elliott, Paolo revint avec la faux de ce dernier. Il semblait l'avoir accroché dans son dos grâce à une liane nouée autour de son corps. Il étudia un instant le blessé, observant la blessure. Puis il dit à Elliott.
— Bon, Elliott, tu peux me conduire au camp des survivants, maintenant ? Il faut qu'on refasse une venda pour ta pernia.

N'attendant même pas la réponse, il rattrapa le jeune homme et le maintint sur ses deux bras solides. Il semblait inépuisable, et son oeil encore plus décidé qu'avant leur rencontre.

L'attente parut durer une éternité pour la faucheuse. Oh, ne pas revoir le Colombien était loin de le déranger, mais c'était de revoir son arme qui l'inquiètait. Il se voyait très mal retourner au QG (encore fallait-il qu'il y retourne, avec sa jambe blessée) pour demander une seconde faux. De plus, laisser cette arme dans les mains des survivants n'était pas une idée des plus charmante.

Il fut heureux de revoir sa faux, un peu moins de revoir celui qui la portait. L'homme costaud s'adressa à lui, et avant qu'il puisse répondre, il était levé du sol. Un once de panique revint un peu.

"Euh, ben, je sais pas vraiment où est le camp, voyez-vous. J'y suis jamais vraiment allé... J'ai toujours préféré la solitude, je me suis installé dans la jungle, et puis voilà. Je me débrouille seul. Alors bon... j'ignore où est le camp. Et vous savez, je ne tiens pas à y aller. Vous êtes bien gentil de m'avoir aidé, m'sieur, mais je crois que ça va aller. Je crois que je vais mettre la pédale douce sur les activités d'escalades pendant un bout de temps, et bientôt, je serai sur pieds."

Etonné, Paolo posa lourdement Elliott et le regarda d'un air dépité. Puis, après un instant de flottement, il le toisa et se gratta la tête, souriant d'un air gêné. On voyait toutes ses dents, blanches et régulières. C'était étrange...
Le Colombien tendit la faux vers le jeune homme, qui la saisit. Ses mots insensés lui revinrent. Il ne connaissait pas le campement, hein ? Il préférait vivre en solitaire, si ? Ce gamin n'aurait même pas su attraper un lièvre piégé ! Il en était à présent sûr, Elliott n'était autre qu'un... paysan perdu ! Ou pas, oui. En tout cas, le garçon était étrange, et Paolo n'allait pas rester sur sa faim.
— Ah ? tu ne comprends pas quel lieu est le campamento ? O.K., O.K. Je vais chercher le campamento tout seul, et je ramènerai des soins pour ta pernia. Vaya, j'y vais, reste à côté de la cascade, je ne serai pas long.

Aussitôt dit, il délaissa le blessé comme il l'avait découvert, marchant d'un pas maîtrisé à travers la jungle et ce qui pouvait servir le plus de sentier pour rejoindre l'autre partie de l'île que les Chutes coupaient. Sa randonnée dura quelques minutes puis, lorsqu'il ne distingua plus du tout la cascade, il se dirigea à nouveau vers elle, afin de rejoindre son origine.
Une fois en haut des Chutes, il rampa jusqu'au rebord, afin de pouvoir observer la jeune faucheuse sans être observé à son tour. Il tenta de déceler la présence d'autres caméras, mais ne distingua rien. Il n'en fut pas inquiet : on ne pouvait accrocher des caméras aux arbres, et les appareils pouvant être présents sur les parois ne pouvaient avoir le guérillero dans leur champ de vison.

Il fixa l'homme le temps que celui-ci l'observait, n'osant pas lui demander pourquoi son regard était aussi fortement accroché à lui. En fait, il n'avait pas vraiment envie de le savoir. Il fut heureux d'enfin récupéré son arme, qu'il avait eu si peur de ne jamais ravoir entre ses mains. Il n'était pas prêt de la lacher, maintenant. Il acquiesça distraitement à ce que dit le Colombien, sans vraiment l'écouter, trop heureux d'avoir récupéré sa faux. Il releva la tête seulement pour le regarder partir, et s'enfoncer dans la jungle.

"Bon, c'est pas tout ça, mais moi, je suis loin d,avoir envie de rester planté ici à ne rien faire!"

Il empoigna fermement sa faux, et en planta le bas dans le sol, avant de se hisser debout. Confiant, il réussit à faire quelque pas, mais avec une difficulté impossible. Dans une grognement, il se laissa retomber sur le sol, prenant garde de ne pas tomber sur son pied blessé, entourré d'ailleurs d'un pansement déjà affreusement rouge. Il lache quelques gros mots.

"Mais merde! Pourquoi ça va si mal, hein? Je suis sensé être fort moi! En haut de la chaîne alimentaire, et me voilà cloué au sol!"

Il soupira, et chassa brusquement deux ou trois moustiques qui tournaient autours de sa tête et qui agaçaient ses oreilles.

"SHOEEEEEI! OÙ T'ES!?"

Shoei venait de quitter la cascade, lasse de ne pas pouvoir y rester plus longtemps, et marchait maintenant à travers la dense jungle. Elle traînait un peu les pieds, déçue d’avoir des obligations face à un crétin de première. Elle s’arrêta soudain, puis grimpa dans un arbre avec l’agilité d’un singe. Cependant, les branches qui permettaient de soutenir son poids ne lui donnaient pas la vue sur la chute. Simplement curieuse de voir si Elliott y était encore, elle tenta de ne pas se fracturer un bras ou une jambe en passant d’arbre en arbre, avec précautions. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle entendit, au loin, un superbe cri la réclamant : c’était lui. Elle accéléra la cadence, un sourire moqueur aux lèvres. Lorsque finalement, elle arriva près de la Faucheuse, elle sauta élégamment du haut de son arbre (qui n’était pas très haut cela dit).

« J’suis ici, p’tit démon. » fit-elle, avant de s’avancer vers lui.

Elle fut légèrement dégoûtée lorsqu’elle remarqua le pansement imbibé de sang sur la cheville de son collègue. Elle préférait lorsque c'était elle, la cause du sang qui coulait. Pourtant, si on la dénonçait à n’avoir pas aidé un membre de l’Ogma, elle serait certainement punie ou réprimandée. Alors, en bonne samaritaine qu’elle n’était pas, elle s’accroupit devant lui.

« Montre. » demanda-t-elle (non, ordonna-t-elle) sans cérémonies.

Elle n’avait pas remarqué le vieux survivant, planqué près de la chute. D’ailleurs, elle n’avait pas que ça à faire, elle. Elle releva son regard foncé sur Elliott et le détailla un moment.

« T’as fait quoi pour te blesser ? T’avais un bandage sur toi ? Quelle chance. »

La faucheuse entendit l'atterissage, quoi que très silencieux, de sa collègue de l'Ogma. Encore un peu sur les nerfs, avec tout ce qui lui arrivait aujourd'hui. Il se retourna brusquement, tenant fermemant son arme, au cas où il aurait à se défendre. Un large sourire illumina son visage lorsqu'il reconnu l'asiatique, et lorsqu'il entendit son surnom, qui lui plaisait bien.

"Shoei!"

Lorsqu'elle lui demanda, non, ordonna de lui montrer sa blessure, car même si elle n'avait pas précisé que c'était de sa jambe qu'elle parlait, c'était bien le bandage taché qu'elle semblait regarder, il reprit son air un peu hautain, et retrouva son orgueil.

"Ben voilà, tu le vois, non? C'est pas assez flash pour toi comme couleur, rouge sang? Tsss..."

Il soupira, avant de commencer ses explications, un peu honteux d'avoir été aussi malchanceux.

"Je suis tombé d'un arbre, bon. J'étais encore trempé et pis... mon pied a glissé. Et je suis tombé, c'est tout. Et pis... ma faux m'a accroché le pied. Et non, j'avais pas de bandage sur moi, voyons! Ouais, et j'ai une trousse de premier soins complète sur moi aussi peut-être? Nan, y'a un de ces minables, un survivant. Une espèce de grosse brute qui parlait espagnol. Je comprennait pratiquement rien de ce qu'il disait. Enfin bref. C'est un bout de sa manche de chemise que j'ai autours du pied, alors si on pouvait retourner à la maison, question d'avoir un truc un peu plus hygiénique."